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Géologie du Gouffre de Padirac

L’histoire géologique du Gouffre de Padirac. Comment s’est formé le Gouffre de Padirac ? Va-t-il disparaître un jour ? Des animaux y vivent-ils ?
Pour les plus curieux, on répond à toutes vos questions !

Retour dans le passé, il y a des millions et des millions d’années …

La formation du Gouffre de Padirac

Il y a 180 millions d’années, lors de la période du Jurassique, une mer peu profonde recouvre une grande partie de la France sauf la Bretagne, le Massif Central et la région des Ardennes : c’est la mer jurassique. Son eau est riche en sédiments aquatiques (poissons et crustacés morts, coquillages …) qui se déposent peu à peu au fond de la mer durant des millions d’années. Une roche se forme : le calcaire. Par la suite, des milliers d’années plus tard, la mer se retire, laissant le plateau calcaire à l’air libre.

Le Gouffre de Padirac n’existe pas encore, on ne parle que de plateau calcaire. Il apparaît seulement après la formation des Pyrénées. Lorsque les plaques tectoniques se déplacent, formant la chaîne de montagnes, des failles et des fissures se forment au niveau du plateau calcaire. Il y a 1 ou 2 millions d’années, les fissures ont été suffisamment larges pour permettre l’infiltration de l’eau et pendant des milliers d’années, elle a dissout le calcaire grâce à son acidité. Cette roche est idéale pour la formation de cavités car elle se prête bien à l’érosion chimique de l’eau (le calcalire est une roche imperméable – exemple les toits des cazelles, petites cabanes typiques du Quercy – ainsi, l’eau ne s’infiltre que dans les failles et fissures).

Ainsi, l’eau creuse des galeries de plus en plus profondes et de plus en plus larges, façonnant les souterrains du Gouffre.

Le Gouffre en lui-même, c’est-à-dire le trou béant qui donne accès aux galeries souterraines, se forme par l’érosion et l’effondrement de la voûte d’une ancienne salle souterraine, creusée grâce aux circulations d’eau dans le massif rocheux, essentiellement calcaire. Ile est très difficile de donner un âge exact pour l’ouverture de cet ancien plafond, mais le Gouffre existe certainement depuis plusieurs centaines de milliers d’années.

 

Un second gouffre … dans des milliers d’années ?

Chaque jour, l’eau continue son travail d’érosion. Et le plafond de la Salle du Grand Dôme n’échappe pas à cela.

Cette salle impressionne de par sa hauteur, avec un plafond qui culmine à 94 mètres et dont l’épaisseur n’est que de 9 mètres. Peut-être disparaîtra-t-il un jour, laissant apparaître un nouveau gouffre. Pourquoi ? Parce que le calcaire qui compose le plafond de cette salle pourrait à nouveau subir une érosion intense en surface. 

Mais pas de panique ! Il ne devrait pas s’écrouler avant des milliers d’années. En effet, les conditions climatiques actuelles ne permettent presque aucune érosion du calcaire en surface. Il faudra pour cela retrouver une période très froide qui abîme la roche plus rapidement et surtout une alternance de climats froids et plus chauds permettant un lessivage des sols lors de périodes de fonte.

 

Stalagmites, stalactites, gours … le saviez-vous ?

Les stalagmites (structures de calcaire qui montent) peuvent avoir différents aspects : on parle de « stalagmite bougie » ou « stalagmite plateau ». Lorsque le plafond est inférieur à 10 mètres, une stalagmite bougie voit le jour ; lorsque le plafond est supérieur à 10 mètres, une stalagmite plateau se forme. Elle peut adopter différentes formes, comme la pile d’assiettes par exemple. 

Vous vous demandez pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque la goutte d’eau tombe d’une hauteur supérieure à 10 mètres, la goutte éclate et le calcaire qu’elle contient s’étale sur une surface plus large. La stalagmite adopte donc une forme de plateau et grandit moins rapidement.

Le déplacement de calcaire est omniprésent. Erosion en surface et dans les failles, puis dépôts dans la cavité : les conditions atmosphériques changent entre la faille et la cavité, c’est ce qui provoque le dépôt au plafond (stalactite), puis la goutte tombe et le choc au sol crée un second point de dépôt (stalagmite).

Les gours sont des petits barrages qui se forment en travers d’un écoulement souterrain. Ils ont pour origine un obstacle au fond de la rivière, qui peu à peu s’agrandit avec l’eau qui vient y déposer son calcaire. Pour étudier son évolution, la patience est de rigueur : le barrage grandit de quelques millimètres à centimètres par siècle. 
 

La rivière du Gouffre de Padirac 

La rivière souterraine coule à 103 mètres sous terre. Si par endroits on ne mesure que 50 centimètres d’eau, elle est parfois profonde de 6 mètres. 
Elle sillonne le Gouffre sur une vingtaine de kilomètres, avant de se jeter dans la Dordogne. Pour trouver son exsurgence, les spéléologues se sont servis d’un colorant fréquemment utilisé pour tracer les cours d’eau souterrains : la fluorescéine. Une fois versé dans la rivière, le colorant a permis de mettre en évidence l’exsurgence, qui se situe à la fontaine Saint-Georges, à proximité de Montvalent. 
 

Pourquoi fait-il toujours 13 degrés dans le Gouffre de Padirac ? 

Le Gouffre de Padirac est recouvert d’une couche de calcaire d’environ 100 mètres d’épaisseur. La profondeur permet la stabilité de la température. La fraîcheur, elle, est amenée par l’eau d’infiltration qui refroidit la roche et l’air de la cavité. Cela correspond à la moyenne annuelle des températures extérieures. Par exemple, une cavité située dans les Alpes aura une température comprise entre 0° et 10°C, et à l’inverse au Maroc plutôt autour de 20°C. Si la galerie n’est pas alimentée en eau, il fera également un peu plus chaud.

Y a-t-il des espèces vivant dans le Gouffre de Padirac ? 

Le Gouffre de Padirac abrite une dizaine d’espèces de chauves-souris, ainsi que des espèces aquatiques cavernicoles. Dans la rivière souterraine, on peut observer des crevettes Niphargus (petite crevette blanche et aveugle d’une taille de 1 à 2 cm) et l’escargot Bythinelle de Padirac qui mesure seulement 3 mm et qu’on ne retouve que dans la rivière de Padirac. C’est une espèce endémique.

 
Vous êtes satisfaits par ces explications ? Vous ne l’êtes pas ? 
Quelle que soit la réponse, rien ne vaut une visite dans les profondeurs du Gouffre de Padirac pour découvrir et comprendre les siècles.

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